jeudi 16 juin 2011

Mon Histoire du Touch

Jouer la Coupe du Monde de Touch, en voilà une belle Histoire : un sport encore méconnu réuni 18 mordus pour constituer l'équipe homme qui représentera la France à Édimbourg : cette histoire là s'arrêtera dimanche 26 juin ... je vous raconterai ça.

Pour l'heure, je me remémore ma petite histoire du Touch :

D'abord une découverte présidentielle qui mélange souvenirs d'enfance et chemin pour l'avenir, juste à la fin de mon Master STAPS. Dans le bel amphithéâtre du Conseil Économique, Social et Environnemental, un colloque sur les enjeux du sport m'intéresse en pleine recherche de stage. Dans la liste des participants, le nom bien connu d'un ancien entraineur de rugby qui m'a entrainé à Orsay quand j'étais petit : Erick Acker - Président de Touch France. Intrigué, je lance le contact et la rencontre. Dans la foulée je découvre le Touch (sur le terrain cette fois) dans le cadre d'un tournoi inter entreprises. Séduit, je m'inscris au club local et c'est parti. Prise en main immédiate avec beaucoup de sensations et de plaisir dès les premiers entrainements ; j'enchaîne sur le Touch in Paris (tournoi génial), je passe un niveau d’entraineur (avec Dennis Coffey, premier contact australien) et m'engage dans ce sport qui petit à petit va prendre la place du rugby dans ma vie sportive. J'ai alors 24 ans, je sors d'un parcours universitaire original, plaisant et réussi, et je sens dans le Touch un sport dynamique et innovant, résolument en phase avec son époque, plein de potentiel et complètement tourné vers l'avenir ... opportunité : je prends.

Je m'engage donc hors des terrains également : convention de stage (lire "Profession stagiaire", numéro 1075 de Courrier International) pour un tour de France des plages avec la Française des Jeux. Dès le début, un curieux mélange : enthousiasme et bonheur : faire faire du "Touch Rugby" sur la plage aux touristes qui sont là en masse, c'était bien trouvé comme stage de fin d'études (dédicace souvenirs aux potes de la tournée FDJ) ! Mais petit goût amère : je signe mes conventions avec le Président de Touch France ... pour une association sportive locale : petit étonnement mais pas de flottement. Oui car au bout ça enchaîne à nouveau, avec un CDI emploi tremplin, "Chargé de développement Touch Rugby", premier pas concret dans la vie active, toujours avec le même patron, qui m’a beaucoup marqué ces 2 dernières années. Ce travail me fait rêver, et je propose beaucoup de choses, pour répondre à un poste que je juge ouvert avec tout l’enthousiasme de ma jeunesse. Force de propositions, mais faiblesse d’exécution : le décalage entre mes idées et celles de ceux qui m’emploient fait que 7 mois après avoir commencé, nous mettons fin à mon 1er CDI, sans n'avoir rien réaliser pour l'avenir. Dommage, mais apprentissages : du point de vue personnel je n'ai pas perdu mon temps et j'ai toujours su me tourner vers l'avenir ("hou le jeune" !), avec un caractère et une confiance qui m'ont fait rebondir.

Donc un peu déçu tout de même, mais ce n’est pas l’heure de ralentir, car le Touch va me faire vivre autre chose de nouveau : je suis sélectionné pour les Championnats d’Europe qui ont lieu cet été là (2010), à Bristol en Angleterre. Je crois que quelque soit le sport, porté le maillot national reste un plaisir et un honneur. Certes, le Touch est très confidentiel en France, et je n’ai pas grand-chose d’un sportif de haut niveau ; cependant, je me prends au jeu et me lance à fond dans ce petit rêve. Les Championnats d’Europe sont une compétition magique, une semaine de fous, une grosse performance collective par une équipe toute neuve. On finit 4e avec une belle progression tout au long de la compétition. Nous apprenons beaucoup de choses et réalisons en direct le potentiel énorme de ce sport : ça va vite, très vite, c’est technique (davantage que le rugby par exemple), c’est très exigeant et on s’en rend vraiment compte quand le cœur tourne à 180, ça me plaît beaucoup… chaudes larmes et soirée absolument folle pour la fin de compétition : les 3e mi-temps de ce sport mixte et intergénérationnel sont magiques.
Souvenir inoubliable. Qui ne sera pas laissé de côté.



A cet instant de ma vie, aout 2010, la passion est ancrée et je ne vais plus la lâcher d’un pouce. Quelques jours de réflexion m’amènent à une idée : partir dans le pays où ce sport est né pour comprendre son Histoire, bien saisir son potentiel et voir ce qu’il est là-bas : grand saut pour l’Australie !

[… et début du présent blog …]

Là-bas, je rêve au quotidien, la vie s’enchaîne si vite et si bien … côté terrain, match surprise avec certains des meilleurs joueurs du monde et stages intensifs avec certaines sélections régionales et nationales, pratique hebdomadaire de loisir, je découvre le sport d'une façon différente, et c'est par ces spécificités que l'on comprend pourquoi le sport est parti intégrante de la culture … côté management, je pousse pour me faire ouvrir les portes de la fédé nationale (http://www.austouch.com.au/) : d’abord un boulot 3 jours autour d’un évènement Australie Vs Nouvelle-Zélande, rencontre du personnel dirigeant, puis volontariat et exposé simple de ma démarche originale, la petite histoire marche bien, mon anglais est à la hauteur et j’apprends plein de choses tous les jours … on me propose un part-time, je prends, aux anges, puis un full-time (ça plane) pour finalement me dire qu’après la Coupe du Monde, il faudra revenir ! Sourire ...
 

Les 4 mois australiens sont passés si vite, c’était une première réussite, et j’ai hâte d’enchaîner sur la suite. Le projet à mon retour (prévu en Septembre ou Octobre) me va sur-mesure : « International Sport Developer » pour Touch Football Australia, avec un cadre doctoral et un travail de thèse. Un objectif concret : faire en sorte qu’à la Coupe du Monde 2015, toutes les jeunes Fédérations nationales de Touch en Europe puissent emmener un maximum de joueurs à la plus belle des compétitions qui cette année là se jouera en Australie… Ce travail passe par une compréhension de la situation du Touch en Europe et une structuration de ses différentes Fédérations par toute une série de réponses à trouver et mettre en œuvre pour organiser et gérer la pratique du Touch en Europe. Wahou ! Y'a du boulot, intéressant et passionnant. A préciser et à suivre …

A suivre, car avant cela, concentration sportive : je suis rentré d’Australie pour une raison précise et magique : préparer et jouer la Coupe du Monde de Touch avec l’équipe de France hommes… ça approche : c’est la semaine prochaine !! !! http://www.touchworldcup2011.co.uk/ !! !!

Flashback : j'ai retrouvé la petite vallée de Chevreuse fin Avril, pour être présent à un stage de sélection début Mai (j’avais participé au 1er en Novembre, puis j’en ai manqué 2 en Février et Avril). Je suis bien dans le groupe sans surprise après les belles sensations et jolies prestations de Bristol.
Les 2-3 premières semaines en France, j’ai repris le rythme local (et familial) et j’ai bossé une bonne centaine d’heures pour financer un peu tout ça ... Et donc, une idée en tête : la compét’ de fous qui nous attend !

Programme :
1er point : la préparation physique. Depuis le mois de décembre, je suis un programme solide de préparation physique, à base de travail cardio vasculaire bien comme il faut.
2e point : les 2 entrainements hebdomadaires avec les copains de mon club TR91, dont mes 2 tontons qui m’ont toujours accompagné sur les terrains de Touch et qui partent avec moi pour la Coupe du Monde (la bise à vous !)
3e point : les stages avec tous les copains de l’équipe de France, un début et un fin mai + un bonus pour les parisiens en juin.
4e point : 3 grosses journées de Touch sous forme de Tournois : 1 à Toulouse, 1 à Paris et 1 Chambéry (compte rendus à suivre sur ce blog ou celui des Roosters…)
5e point : une petite tournée des clubs où jouent mes coéquipiers de l’équipe de France, pour le plaisir et la bonne raison qu’après avoir manqué 2 stages, c’est bien de prendre le temps de retrouver tout le monde, simplement pour la cohésion, mais c’est aussi des occasions de bosser, de mieux se connaître, de discuter, de réfléchir ensemble et pis oui, simplement de prendre le temps d’en profiter : une participation à une Coupe du Monde, ça se prépare autant que ça se savoure. Cette belle idée m’a emmené à Nantes, Nice et Grenoble. Au top, je vous raconterai.
6e point et dernier : je suis dans les derniers jours de préparation, je pense tout les jours à la même chose, je m’occupe des dernières choses que je peux et j’y pense là maintenant devant mon écran avec un grand sourire …

... dans 10 jours tout sera fini ; d’ici là, ça déchire et elle est bien belle la vie !